Fais pas semblant, on en a tous révé, le matin dans le demi-sommeil du réveil : la personne que l’on aime est en danger, quand soudain on surgit pour la sauver. En cheval blanc ou en scooter crème, avec un shotgun ou des prises de ninja, ce qui revient au même.
On s’est tous imaginé résister aux balles, aux chausses trappes, aux humiliations, au désespoir. Briser des murs, des chaînes, emporter l’aimé(e) – voire toute l’humanité – sur un destrier loin des aléas du train-train quotidien, à 20 000 lieues des turpitudes amères, en un temps révolutionnaire. Héros du quotidien, un idéal de paladin.
Et puis on se réveille, le boulot nous appelle, les nouvelles nous assomment, les turpitudes c’est pour ta pomme. Fini les fantasmes, acharne-toi à briser la glace dans laquelle ta sale gueule te rappelle qu’hier la société n’a pas bougé, t’as juste bu trop de bières éventées.
Allez, laisse-moi réver, encore un peu. Conjurer le mauvais sort. Désolé d’y croire encore.
Et parce qu’on n’est rien que des passionnés ne sachant guère abdiquer, la bande-son choisie démange nos envies : soul, reggae, rock et fanzine pas encore sorti.
Bref, cherche pas à tout déchiffrer, pour patienter avant l’avènement du nouveau ChériBibi, viens plutôt te réfugier dans les sons prodigués par le Chéribibeat Sound-System ce vendredi 30 septembre au Drunken, bar à bibines artisanales sis 19 rue Girard à Montreuil. Puis le lendemain, nous tiendrons une table à quatre mains pour le 1er Bar Zines, toujours à Montreuil : un événement salutairement consacré à la presse alternative, celle qu’on défend, qu’on fait vivre et qui nous empêche de nous flinguer en nous indiquant la voie à dépaver pour narguer l’autorité en enchaînant les ricochets.
Enfin (du moins pour ce mois-ci), ton ChériBibi sera comme chaque année à la JIMI, à Ivry, le samedi 8 octobre pour échanger, blablater, se bourrer la gueule et tabasser le vieux monde comme il le mérite. Que voulez-vous, on se refait pas… Y’a peut-être plus rien à sauver, ni prince ni princesse des bas-fonds pour refaire surface, mais aucun hôpital psychiatrique ne nous empêchera de ruer dans les brancards !