RIONS UN PEU (avant de crever) Par CheriBibi, le 29 avril 2012

« Si à 40 ans on n’a pas de base secrète sous-marine remplie d’armes atomiques et de chaudasses entraînées à tuer à mains nues, on a raté sa vie. »

Cette maxime du Tampographe Sardon claque comme un étendard sanglant dans le vent contraire du courant…
Ouais, bon, faute de savoir comment enchaîner après cet élan de vérité, j’écris un peu n’importe quoi. C’est pas la première fois. On trouve une citation qui tabasse et après faut meubler. Du reste, j’ai même pas 40 ans. Il ne me reste que deux petites années à vivre… avant ça.
Le trou d’cul publiciste Séguéla clamait qu’à 40 piges fallait la Rolex au poignet pour mériter de respirer parmi les winners… Je crois qu’avec mes allocs chômedu, la base secrète sous-marine sera plus facile à obtenir. D’autant que je connais déjà quelques chaudasses entraînées à tuer à mains nues. Et pour les armes atomiques, un petit séjour moscovite prévu dans quelques mois devrait arranger ça, il paraît qu’on en deale à tous les coins de rue là-bas. En 1988, j’en avais d’ailleurs ramené une magnifique petite ogive qui chauffait même le thé. Le mafieux qui me l’avait vendu sous le manteau afghan l’avait appelée «Samovar»… Je l’ai offerte à ma mère qui, depuis, brille dans le noir.

Si, arrivé là, vous avez pigé où veux-je en venir, ce serait aimable de me l’expliquer. Non parce que je voulais causer d’un truc qui m’a brusquement échappé pour rouler sous la béchamel qui coule de ma cervelle. Y’en a plein le plancher, c’est dégueulasse. À faire croire que je passe mes journées devant Youporn. Même pas. Inutile donc de mettre en ligne la super vidéo de ton ex-GF super chaudasse -d’autant que si elle est pas entraînée à tuer à mains nues, ça m’intéresse encore moins-, je passe mes journées à regarder le plafond (ou des films de science-fiction soviétiques, ce qui revient un peu au même) en fumant des clopes. Des tas de clopes. Et pour ça, il faut du tabac. Alors je bouge mon cul de temps en temps pour qu’il aille en acheter. Je l’accompagne même à travers cette banlieue trop familière. On fait la queue derrière les afficionados de la Française des Jeux rêvant de gratter autre chose que leurs croûtes au creux du bras. La gentille chinoise du bar-tabac me demande avec quoi je désire me suicider et là, parmi les paquets de cancer proposant (au choix) l’impuissance, l’intoxication de votre bébé, la stérilité, une mort lente et douloureuse, m’apparaît… le Che !
Quoi ? Le simili-baba à béret basque passé de la révolution latine aux T-shirts de Rage Against The Machine ? Lui-même. Après Cuba, après la Bolivie, après les casquettes et les porte-clefs, avant la Fête de l’Huma, revoilà Ernesto « Che » Guevara sur un paquet de tabac. C’est peut-être ça «la révolution au quotidien» ?
Oh, ne vous méprenez pas, moi je l’aime bien le Che. Il déboulait à moto en dégommant les méchants puis, tirant négligemment sur son cigare, déclamait sa tag-line d’enfer : « Hasta la victoria siempre ! », ce qui signifie à peu près «J’adore qu’un plan se déroule sans accro ! ». Bref, une vraie icône de série B. Comparé à lui, son ancien side-kick Fidel Castro est un peu comme Chuck Norris : il n’a pas su s’arrêter avant de devenir sa propre caricature.
Et voilà que sur un simple paquet de tabac, en dépit d’années de propagande douteuse, s’étale en lettres noires un avertissement à tous les collectivistes de la nicotine…

Oui, ce sont les trusts du tabac qui ont assassiné Guevara ! Et peut-être même Lumumba, Malcolm X, Trotsky, Gandhi, Rosa Luxembourg, Coluche… Pour ma part, après-demain j’arrête. Ça tombe bien, c’est le 1er mai (« Tousse ensemble, tousse ensemble ! Teuh euh euh… »).

Ah tiens, me reviens-je soudain de quoi fallait vous causer : la Trime Team du ChériBibi ne sera séparée de ses détracteurs que par une simple table (mais méfiez-vous, on y accueillera aussi les camarades du zine Kronik qui font tous du close-combat) lors du Salon du Livre Libertin les 11, 12 et 13 mai à l’Espace des Blancs Manteaux de fourrure à Paname…

Et t’as vu l’affiche, y’aura même un atelier pour apprendre à faire des A cerclés avec des livres de cul ! Ça c’est michto !
Comment ? C’est pas un salon de libertins mais de libertaires ? Tu veux dire plein d’anarchistes ? Avec des cheveux longs, des barbes et des disques de Léo Ferré sous le bras ? Meeerde… M’en fous, on y va quand même : y’a deux ans, une chaudasse entraînée à tuer à mains nues avait quand même traversé l’Atlantique exprès pour venir nous y voir ! Si ça se trouve, elle sera à nouveau là… J’écraserais alors négligemment ma nicorette entre les pages d’un bouquin de Stirner avant de l’emmener, par un passage camouflé derrière une pile de sandwichs au pâté, jusque dans ma base secrète sous-marine histoire de lui montrer ma collection d’armes atomiques.
On fera tout sauter, ce sera bien.

« Tel est le destin de ceux qui choisissent un jour la liberté : la logique de leur idéal les entraîne toujours au-delà du prévisible. »
(Florian Aguillon, Chroniques Marquisiennes)

3 commentaires | Ajoutez le vôtre

  1. horny_ptite_brunette_du94 - 3/05/2012 à 12:42

    Mon DéPéCichounet !!! Ton zizine est le meilleur, le plus le plus le plus le plus SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ ! T’es le plus fort, le plus grand, le plus bronzé et le moins bien rasé des neuski de paris. Je voulais juste te demander (un autographe et) pourquoi tu ne fais pas un numéro spécial Woodstock? Je te le demande pourtant cesse sans soixante-quatre fois par jour, depuis ce jour-là où nous avons commencé à nous entrevoir régulièrement, seuls tous les deux, dans ce recoin obscur de Tontreuil-Vriy, que tu t’obstines à appeler ta « baise sous Marine à taux mixtes » (je comprends pas bien pourquoi).
    Gros poutous mon gars Lollipop !!! Continue à tout secouer fermement !!! (rocksteady, comme tu dis) !!!

  2. CheriBibi - 6/05/2012 à 22:52

    Bordel, quand on a un frangin comme toi, on n’a pas besoin d’ennemis… T’vas voir ta yeul à’récré !

  3. Gil - 15/05/2012 à 18:25

    Je n’avais pas encore lu ce dernier texte, je viens de le faire et je me marre encore ! Garnement va…

Laisser un commentaire

Nom:
E-Mail:
Site:
Commentaire:
Validation:
Le dernier numéro de la revue Chéribibi (n°13)

Chéribibeat

Numéros parus

La couverture du ChériBibi n°1
La couverture du ChériBibi n°2
La couverture du ChériBibi n°3
La couverture du ChériBibi n°4
La couverture du ChériBibi n°5
La couverture du ChériBibi n°6
La couverture du ChériBibi n°7
La couverture du ChériBibi n°8
La couverture du ChériBibi n°9
La couverture du ChériBibi n°10
La couverture du ChériBibi n°11
La couverture du ChériBibi n°12
La couverture du ChériBibi n°13
VERMINAX LE GREDIN DE L’OMBRE  Une bande-dessinée de Tôma Sickart
4 CD BEFORE REGGAE 1951 – 1962

Commentaires récents

Rester au jus

Chercher

Archives

La Trime Team

  • APEIS
  • Boris Semeniako
  • Catch the Beat
  • Dans l'Herbe Tendre
  • Fano Loco
  • Foxy Bronx
  • Gérard Paris Clavel
  • Gil
  • La Pétroleuse
  • Le Moine Bleu
  • Les Ames d'Atala
  • Les éditions de la dernière chance
  • London 69
  • Meantime
  • Muller Fokker
  • Ne Pas Plier
  • Pizzattack Créations
  • Shîrîn
  • Slime Zine
  • Une Vie Pour Rien ?

Contacts

Association ON Y VA
BP 60 017
94201 Ivry sur Seine cedex

ten.ibibirehc@tcatnoc ou moc.liamg@avyno.ossa

Connexion