« All you need is ideas »… and guts.
Pour les non-anglophones (qui vont hélas être bien à la peine avec la vitale vidéo ci-dessous d’où est extraite la phrase entre guillemets ci-dessus), ça veut dire qu’il s’agit de créer ses propres médias plutôt que chialer sur la déliquescence de la presse commerciale sur papier (pas assez rapide à crever selon nous) et l’évanescence d’une presse internet marquée par un zapping mortifère. On s’en est déjà causé ici même, toi-même t’as vu.
Pour faire concis –vu qu’on aura plein d’autres trucs michtos à annoncer dès cette nuit-, diverses rencontres se profilent incessamment ce week-end afin d’affirmer la vitalité d’une production DIY en papier passionnée et le fait indéniable qu’elle soit en outre beaucoup plus aisée à réaliser que veulent nous laisser croire les soi-disant professionnels de la désinformation imprimée !
Ce samedi 8 février, deux initiatives ont lieu à Paris (voir flyers ci-dessous) et une autre se profile le 29 mars prochain (idem). Inutile de préciser que vous êtes fortement conviés à y aller !
Et si la redondance de ma prose incitative n’a pas eu l’effet escompté, peut-être bien que ce superbe reportage de la BBC daté de 1980 vous donnera vraiment envie… On y suit, à Telford (« ville nouvelle » datant des années 60 et située à 28 km à l’ouest de Birmingham au Royaume-Uni… autant dire que c’est la zone), la petite équipe punk & skin du zine Guttersnipe. Au coeur d’une putain de « ghost town », cette publication alternative tirée à 400 exemplaires causait de musique, de politique, d’antiracisme, de la difficulté de trouver un job, informait sur l’avortement, bref, évoquait avec le langage de la rue la réalité du quotidien des jeunes du coin comme s’en gardaient bien de le faire les journaux officiels (préférant, eux, fustiger l’utilisation du « four letters word » -le mot « fuck »- dans les pages de Guttersnipe…). Nul doute que la passion qui les anime -tangible tout au long de ce reportage- saura trouver, fusse 30 ans après, un écho auprès de toutes celles et tous ceux qui bataillent contre l’ennui fatidique généré par cette société de l’obsolescence programmée.
(Faîtes gaffe, la vidéo a tendance à commencer au milieu et pas au début -le punk ça bug semble-t-il)
De mon côté, je retourne au chantier chéribibesque (y’aura comme dit plus haut d’autres annonces dès très bientôt) avec la satisfaction d’avoir placé dans un même post les mots « déliquescence », « évanescence » et « obsolescence » (je te prend quand tu veux au Scrabble… ou directement sur la table).
Ah, et les photos illustrant ce message à caractère incitatif sont témoins des intenses séances de taf au cutter et à la colle du camarluche Thierry Alcouffe sur l’avant-dernier Rotten Eggs Smell Terrible (« spécial ChériBibi ! ») qui, bien qu’épuisé à l’heure qu’il est, reste néanmoins téléchargeable là et là histoire de l’imprimer soi-même. Fonce Thierry, tu donnes envie !