« Se référer en permanence et exclusivement à ce qu’on a été capable d’accomplir par le passé sonne comme un aveu : on n’est pas prêt à le refaire » Felipe Orero aka Pepe Martinez
Wesh gros(se), on en a fait des trucs ensemble (ou pas). On était jeunes, beaux, passionnés. On mordait la vie à pleine dent… Et maintenant ? Tu regardes le monde partir en couilles à la télévision entre deux spots de pub pour la bagnole et le parfum sensés changer ton existence ; un cache-misère bien-comme-il-faut te caresse le genoux histoire de s’assurer que rien ne viendra perturber le train-train quotidien, que les relents d’un passé d’aventure n’iront point s’immiscer entre tes reins jusqu’au cœur et au cortex anesthésiés. Comme tout un chacun(e), t’as laissé pisser aux pertes et profits les souvenirs d’une jeunesse foutraque à remuer le monde. Même plus besoin de sévices militaires obligatoires pour rentrer dans le rang, fini le temps où t’avais la rage dans le sang. C’est beau, c’est propre. Félicitations. Tu vas peut-être même acheter une maison.
Et moi, je me marre.
Désolé, c’est pas que c’est drôle, c’est juste un rire nerveux. Après tout, c’est sûrement de ma faute, j’ai dû louper le coche. Adolescent pour l’éternité, qui a oublié d’oublier les frasques d’un passé turbulent. Encore à fond dedans. Prêt à refaire indéfiniment les conneries foldingues de ses vingt ans. En pire… ou en mieux.
Il y a onze ans, nous (les comités de chômistes et précaires en colère) organisions la « première » manif contre le chômage. Non pas pour l’emploi, mais contre l’usage du chômage pour compresser nos vies.
Il y a onze ans, cette première manif s’est terminé au Bon Marché, dans un face à face à coup de denrées plus ou moins alimentaires avec la flicaille. De bons souvenirs, même si les 9 manif suivantes furent moins agités. Faut dire qu’à présent, on est tricard des beaux quartiers, des beaux étals à se réapproprier pour se réapprovisionner. Reste le principal : la fraternité.
Ce samedi 7 décembre, c’est donc la 11e manif contre le chômage et la précarité. Pour la justice sociale, la seule, la vraie. Et vous y êtes conviés.
On vous incite même à y aller en masse, marre de n’être qu’une poignée à défendre pour tous l’essentiel : des vies vécues pleinement, autrement qu’a minima ; une solidarité obligée des derniers de la classe (sociale) ; un hiver au chaud quitte à se cailler un aprèm’ dans la rue entre Stalingrad et Place Clichy. Ouaip, on se serrera les coudes et le reste pour se réchauffer cœur et cortex. Et même si tu ne viens toujours pas, on le refera autant qu’il faudra. Si ce n’est cette fois, un jour tu comprendras.
La veille, soit le vendredi 6 décembre, vient donc danser gratos avec nous pour accumuler les bonnes vibes qui font du bien au Chinois, Métro Croix de Chavaux à Montreuil. Vrai, les Sarah Connors (qui fêtent la sortie de leur formidable deuxième super album) et le Chéribibeat Sound-System pousseront le chauffage à fond seen ?
Pis le lendemain de cette manif forcément historique, vient faire un tour en Gelbique : le Chéribibeat Sound (encore lui !) fera des siennes à Liège ce dimanche 8 décembre alongside DJ Bon Goût à la Peggy Lee Cooper’s Birthday Bash, un cabaret burlesque et plus si affinités avec le duo féministo-charcutier mirifique et sublime Boudin & Chansons, mais aussi Valentine Deluxe, Benny Fresco, Les Sœurs Mounir, Peggy Lee Cooper & El Fenouille évidemment ! C’est dans une place assurément vachement sympa qui s’appelle La Zone, 42 quai de l’Ourthe à 20h et c’est 7 pauvres euros pour voir des belles filles (comme Fleur et Sara), des beaux gars (comme moi) et écouter du bon son en guinchant jusqu’au firmament !
T’as pigé comment qu’on vit not’ folle jeunesse éternelle avec fromage ET dessert? Sound-systems, manif et concerts, histoire de ne rien lâcher en beauté…
Avec vous, pour flotter, me Liège !
La bibise ma caille.