« Le reggae est une médecine pour le monde » affirmait le chanteur & producteur jamaïcain Niney « The Observer » Holness. Aussi, plutôt que dérouler l’horrifique liste sans fin des exactions d’une classe dominante en roue libre – de l’impunité satisfaite des hommes de pouvoir décrétant face aux accusations de violences sexuelles qu’il faut séparer le porc du lard triste, au génocide en cours à Gaza (plus de 30 000 morts dont 25 000 femmes et enfants) –, on vous convie à quelques moments de répit et de réconfort. Une projection, des concerts, qui ne sont en aucun cas des « divertissements » détournant l’attention mais des vitamines pour affronter un présent et des perspectives de futurs guère réjouissants. Il s’agit d’être en pleine forme mentale et physique pour lutter. C’est bien là l’un des principaux intérêts du reggae, musique de « sufferers » née de la force vitale des survivants de l’esclavage, du colonialisme, des migrations forcées et de l’exploitation capitaliste effrenée.
Demain, dimanche 3 mars à 17h au Luxy, ciné municipal d’Ivry, on aura à nouveau le plaisir de projeter sur grand écran (après l’avoir fait au festival Hallucinations collectives de Lyon en 2022) le tout premier film jamaïcain, The Harder They Come de Perry Henzell (1972), sorti en France sous le merveilleux titre Tout, tout de suite (cf ChériBibi n°1).
La séance sera suivie d’un apéro / mini-conférence / sound-system avec une platine et quelques 45T.
Et comme je m’y prends souvent (toujours) trop tard pour annoncer des trucs ici-bas, retenez les dates suivantes :
Toujours à Ivry, vendredi 17 mai à 20h au Hangar, on aura cette fois le plaisir de faire jouer le mythique groupe jamaïcain The Pioneers !
Enfin, samedi 6 juillet à la Guinguette du Port d’Ivry, on organise un bel après-midi & soirée gratos avec l’immense Stranger Cole (qu’on avait déjà fait jouer en 2019) et notre sound-system collectif Old Reggae Friends. Stranger Cole fêtera ses 81 ans, et moi mon demi-siècle… Autant dire qu’on va se revigorer sévère !
Voilà voilà. Terminons ce post en signalant aux curieux et curieuses qui trouveraient ma prose trop rare sur ce blog qu’ils peuvent avoir plus que leur dose de mes élucubrations politiques via l’entretien accordé à Gonzaï (c’est pas ma came, mais j’ai trouvé leurs questions intéressantes).
Enfin, rendons hommage à Samantha Lavergnolle, une amie de plus de 20 ans, décédée soudainement quelques semaines à peine après que j’eu l’immense bonheur de passer des skeuds pour ses 55 ans lors d’une soirée épique à Manifesten, Marseille. Je laisse l’oraison à Jean-Luc Porquet du Canard Enchaîné qui a su trouver les mots justes (merci !).
Tu vas tellement nous manquer, Sam !
La lutte continue.