Tabasco dans les yeux. Cécité forcée. Brûlure de cerveau. Poison violent qui ronge le sang. Panne sèche d’antidote. On appelle ça une douleur incapacitante et ça arrive à des gens qui méritaient sans doute mieux. Sans prévenir qui plus est.
Cette incapacité à avancer, c’est un peu comme une interpellation forcément injustifiée où t’as juste à la fermer si tu veux pas te faire assaisonner, lacrymo dans l’œil et procès à la clef. Un peu (beaucoup) comme une rage rentrée qui veut sortir quitte à t’éventrer, éparpillant tes viscères aux alentours. Merci mais non, je viens de laver le parquet. Essaye de pas tout éclabousser, y’en a qui veulent continuer leur routine tranquille. T’auras beau insister, y’a des braves gens qui n’ont rien à se reprocher, ni remords ni regrets, se laissant conduire à l’abattoir par leur train-train quotidien.
On en est là. Pas de place pour la passion, à se contenter de cohabitation.
Et pourtant.
Pourtant y’aurait tant à dire, tant à faire. Ruer dans les brancards de l’amnésie collective. Se déboîter l’épaule pour s’extirper d’un camisolage forcé. Arrêter de se contenter de l’état de fait, de l’étal indécent d’une surdité générale. Faire du bruit. Propager un autre air que celui des mégaphones médiatiques, un air qui ne serait pas vicié par les lacrymos de la pensée unique. Un air qui trouerais autre chose que la couche d’ozone, un air célébrant notre fierté de ne jamais renoncer. Un air de fête peut-être, mais à notre sauce. Épicée.
Aujourd’hui l’hexagone semble considérer que l’alternance gouvernementale a mis un frein aux problèmes de nos survies quotidiennes, oublieux du fait que le « nouveau » gouvernement social-démacrotte a de sacrées casseroles au cul. Comme celui du Québec d’ailleurs, sauf que là-bas les casseroles résonnent jours et nuits depuis de longs mois… dans l’indifférence générale de ce côté de l’Atlantique. Carré rouge pour nuits blanches dans la (trop) belle province. J’y reviendrais (au propre comme au figuré).
Encore une fois, difficile de mettre des mots sur les maux. Difficile d’avancer dans le noir… alors autant extirper d’un passé toujours d’actualité une petite vidéo, fruit de rencontres parisiennes en mars 2007 à l’initiative (entre autres) de la rappeuse marseillaise Keny Arkana. Et faites-moi rigoler, dîtes-moi que ce qui s’y discute n’est plus au désordre du jour dans la France de Hollande (l’autre pays du chômage), en Grèce ou au Québec…
Un commentaire | Ajoutez le vôtre
Ouai bah je finirai la vidéo tout à l’heure là faut que je paie une amende RATP