Coup d’gueule… dans les dents. Par CheriBibi, le 11 octobre 2011

Bon, on poste pas des masses sur ce blog, la faute à personne, juste que si qu’on était un peu plus interné pieds et poings liés face à internet, vous nous remercieriez pas forcément…

En effet, nous ce qui nous intéresse c’est le papier : dégommer des arbres pour faire pleurer les écolos et faire choper des hémorroïdes sur la cuvette des WC aux autres. En profitez pas pour demander quand arrive le prochain Chéribibi, il déboulera en temps et en heure promis !
En l’attendant, je reviens juste de la répête « générale » d’LSD –qui donne une série de cercons aux Combustibles à Paname toute la semaine, allez-y– et, un peu parti un peu naze, je m’dit comme ça qu’on va pas flancher au début d’la nuit et que j’vais te causer de trucs qui m’énervent, histoire de patienter jusqu’à notre prochaine livraison.
Non parce que t’as vu, toi même tu sais, on s’calfeutre dans nos banlieues, on prépare des trucs vachement excitants (les tourangeots en rangeos, les banlieusards parigots et les lillots mon salaud, restez à l’écoute, y’a du lourd à venir !), mais tout ça c’est bien beau, n’empêche qu’on aurait envie de partir vers un monde très joli où le ciel semble bleu même sans bouffer des champis.

Demain dans la presse aux abois, tu sauras tout sur les primaires « socialistes » mais pas plus sur la vie des bas-fonds. Sauf si, comme nozigo, t’y baigne jusqu’aux dents du fond. Alors ouais, on est content, au bout de 20 ans de presse alternative on commence à avoir un brin de considération, des compliments, quelques timides tapes dans le dos, même une « revue de presse » sur France Inter et une fin de non-recevoir de la part du Centre National du Livre qui trouve qu’on est super beau mais qu’on rentre pas assez dans les cases pour qu’ils nous refilent de l’artiche. Bref, c’est michto, c’est la gloire, on a les chevilles qui gonflent à en faire péter les lacets de nos Doc Martens, merci bonsoir.
Sauf que ce dont on cause, au-delà des mots, en filigrane, entre les lignes, ça ne change pas : nos précarités, nos convocations à Pôle Emploi, nos errances « in da street » les poches retournées à compter notre monnaie, ma gonzesse qui se fait interpeller, menotter puis gazer à bout portant dans les yeux par des porcs en bleu se payant le luxe de l’assigner en procès pour « voie de fait sur policier », tout ça, non ça n’arrête pas. Pas de répit mon z’ami pour les parias, les pas-comme-il-se-doit, les kids aux allures de lumpen proletariat… et les autres. À croire que t’es suspect si t’y a échappé.

Alors merde, oui c’est le kif de voir qu’on plaît à un large public, merci à nos lecteurs et lectrices, mais y’a comme un goût amer devant la rengaine du quotidien, les allocs au goût de rien, les humiliations et les brimades auxquelles on ne peut même pas répondre à coup de poing. Voilà, au risque de faire fuir un lectorat acquis à la force de notre persistance à résister-exister, je persiste à la trouver mauvaise… Quoi ? La vie qui ressemble trop à de la survie.

Samedi dernier, entre Stalingrad et Place Clichy, y’avais pas grand monde à la manif contre le chômage et la précarité. Pourtant, le soir-même, le lendemain, des gens vachement sympas –qui n’y étaient pas (à cette manif de chômistes) – me causent du Chéribibi, me serrent la pogne en me la faisant rougir à force de compliments, comme quoi faire un « magazine », un « fanzine », une « revue », un « journal » comme le nôtre comble un manque, que juste en partageant nos passions on va à l’encontre du vide intersidéral de la presse marchande… Super. Merci. Mais moi je m’en fous des « C’est formidable ce que vous faîtes » ! Je fais pas la presse que j’aime pour vous, je la fait pour moi ! Si ça vous plaît tant mieux, et si ça vous plaît pas tant mieux aussi ! Tout ce que j’aimerais voir se fédérer, c’est pas des consommateurs, fussent-ils consommateurs « de la marge »… Non, c’est d’acteurs dont on a besoin. De personnes qui se disent qu’ils vont pas juste se distraire avec quelques pages alternatives mais construire des situations divergentes au quotidien, à travers leur métier, leurs pratiques, leurs passions !

Attends, faut pas qu’y’ai maldonne, je ne juge point vos ressentis, on se connaît même pas ou à peine, sauf qu’à un moment ça plombe de se sentir relégué dans les extrêmes (fussent-ils « de gauche »)… relégué dans les bordures, les fossés, les caniveaux, les marges qui, pourtant, tiennent les pages.
Tout à fait, je m’en balance que le Chéribibi vous botte (l’arrière-train ?), ce que j’aimerais c’est voir les Relais H brûler pour laisser place à des info-kiosques bourrés à craquer de presse véritablement populaire, faite par chacun(e) d’entre vous selon mille idées joyeuses et contondantes. Que le putain de canard que j’anime depuis 20 berges vous donne juste envie de faire le vôtre, de relever le défi, vous exprimer en faisant fi des a priori. Là on pourra véritablement échanger, descendre dans la rue avant que tout ne soit foutu.
Bordel.

Spéciale dédicace et maximum respect à la voyouterie d’hier et d’aujourd’hui, et ce soir plus particulièrement à Madj l’assassin, à Farid et Ammour les jeunes seigneurs de la Fontaine des Innocents et à ma souris déglinguée…

Post-scriptum : Au risque de perdre 12 000 lecteurs pas jouasses, il faudra bien accepter que je jacte le fond de ma pensée (et de ma boutanche de sirop contre la crève). C’est à ça que ça sert la presse de zonard. Abonnez-vous ou crevez !


6 commentaires | Ajoutez le vôtre

  1. Gil - 12/10/2011 à 10:56

    A 100% d’accord avec toi Daniel… Mais « faut garder le pessimisme pour des jours meilleurs » (comme titrait jadis la revue anar lyonnaise IRL), ça va bientôt chier dans le ventilo, c’est dans l’air !

  2. CheriBibi - 14/10/2011 à 17:18

    Boarf, sûr. Mais j’ai pas l’intention d’me tourner les pouces en attendant d’hypothétiques jours meilleurs… »Pessimiste par raison, optimiste par volonté » comme disait l’autre.

  3. Sarah - 17/10/2011 à 2:39

    Occupy Montreal: jour 2. (Il parait qu’ils cherchent un DJ…)

  4. TomFire - 7/11/2011 à 21:41

    Yush, juste pour dire qu’ya pas qu’ rance Inter qui cause du Bibi, si t’as l’ocaz de jeter une oreille sur le Bam salute Show du 18 octobre dernier sur radio Campus, ‘fin sur le sites avec les archives, ben entre un Prince Buster « Liner On » et un Derick Morgan « Miss lulu » un petit message à caractère informatif sur la revue des culture populaires à l’attention des zoditrices, des zoditeurs… c’est bien l’minimun !!!

    Big Up, keep the faith, you never walk alone et tout et tout…

  5. CheriBibi - 10/11/2011 à 13:39

    Cool! Mais comment on écoute l’émission du 18 ? Y’a pas les dates… Moi, sorti d’la platine vinyle j’su paumé…

  6. TomFire - 14/11/2011 à 12:02

    Yep, ben en fait l’équipe du Bam Salute Show n’a pas encore mis l’émission en archives… Quand c’est fait je balance le lien par ici…

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