Nu debout Par CheriBibi, le 2 juillet 2016

« L’impossible est juste un gros mot prononcé par des petits hommes qui trouvent plus facile de vivre avec le monde qu’ils ont reçu plutôt que d’explorer le pouvoir qu’ils ont de le changer. L’impossible est temporaire. L’impossible n’est rien du tout. » – Muhammad Ali

La haine. La haine qui ronge face à l’injustice. Toujours les mêmes qui s’empiffrent, toujours les mêmes qui encaissent.
Bon, y’en a marre de répéter de sempiternelles évidences invisibles/inaudibles, c’est épuisant. Tiens, allez donc (re)voir la vidéo postée ici-même et datant d’il y a presque dix piges (entre autres à 5 mn pour ce que je vais répéter ci-après).
Bref, pour la refaire : dans une manif, les flics chargent, les manifestants refluent. Les flics s’arrêtent. Les manifestants improvisent une barricade, balancent ce qu’ils ont sous la main, etc. Les flics rechargent, les gens reculent. Les flics s’arrêtent. Le peuple jette les scories de sa colère, et bis repetita.
Qui donne le rythme ?
La police.
Le pouvoir.
L’oppression.

C’est une image bien sûr. Reste que passer à l’offensive, c’est ne pas attendre d’être dans la réaction face aux attaques contre nos droits, nos acquis sociaux (gagnés de haute lutte par nos aînés, gloire à eux). Passer à l’offensive, c’est ne pas attendre une « loi travail » pour descendre dans la rue, se réunir, se solidariser. Se retrouver.
Ici en France comme en Grèce, au Québec, en Bretagne et partout ailleurs.
C’est ne pas attendre l’attaque pour se défendre. Parce que la meilleur défense –désolé messieurs les réformisto-pacifistes–, c’est justement l’attaque. L’attaque contre ceux qui, de toute façon, veulent notre bien et sont prêt à tout pour l’avoir.

Quand un jeune antifasciste attaque un jeune fasciste dans la rue ; quand des femmes attaquent un individu identifié comme un agresseur, un harceleur… c’est de l’autodéfense. Idem quand des manifestants attaquent des panneaux publicitaires ou quand des précaires prennent d’assaut le Medef. Attaquer un fasciste, un exploiteur, un oppresseur, c’est toujours de l’autodéfense. De la légitime défense. Et légitimité ne rime pas toujours avec légalité, loin de là. Alors on s’en fout de savoir qui a frappé le premier, messieurs les jurés.

Mais voilà, on attend perpétuellement de se prendre des coups, de se faire humilier, brimer. Peut-être, seulement là, parfois, au bout de quelques drames singuliers (et hélas si prévisibles), on osera montrer les crocs. En s’excusant presque au passage.
Et encore, la plupart du temps, on retourne cette haine contre nous-même. Suicide, dépression, « burn out »… Accepter rime avec renoncer.

« La violence » est tabou, mais contre qui s’exerce-t-elle tous les jours ? Réapproprions-nous l’offensive : sociale, culturelle, voire physique. Hommes, femmes, prolos, petits employés, chômeurs, exploités, sans droits ni titres, n’attendons pas d’être attaqués pour réagir. Nous savons ce que le sort nous réserve, prenons les devants. Attaquons quand l’ennemi est endormi, méprisons la paix sociale, bouffons du bourgeois à tous les repas.

Voilà ce que j’avais à dire aujourd’hui. Rien à perdre, tout à gagner. Mieux vaut crever à poil qu’à genoux.
Et si vous avez l’impression de lire un vieux tract de communards kamikazes, c’est peut-être qu’ils avaient raison. Marre d’attendre de se prendre des coups pour les rendre. Marre de perdre son énergie à reculer le moins possible au lieu de la dépenser à avancer.

À nous de donner le rythme, à nous d’imposer nos besoins et désirs. À nous de transformer la résistance en existence. À nous de décider de nos vies.

SCB_NORMAN03

SCB_NORMAN04

Hop, histoire de décompresser (avec cinq fruits et légumes par jour, tout rentre dans l’ordre), un petit « poème » qui servait d’édito au ChériBibi n°14, en 2004. Car rien n’a encore changé, on marche encore sous la pluie, on marche même toute la nuit…

La complainte de l’homme de boue

Les gens bien élevés
Jamais ne mettent les mains dans la boue
À peine y mettent-ils les pieds
Je suis de boue
Et vous me regardez de haut
Je suis de boue devant vous
Et de peur que je n’vous mange
Vous ne faîtes qu’ouvrir la bouche
De dégoût que je n’vous touche
Me conseillant poliment
De rester dans la fange
Or du fond de mon auge
Je vous jauge
Je vous juge
Oui mes cochons ce s’rait trop bon
De n’vous offrir qu’une purge
Oui mes cochons,
Vous transformer en jambon ça urge.

 

Et puis merde, si, comme tout un chacun, vous aimez la police justice, lisez et relisez l’ChériBibi n°9…

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Un commentaire | Ajoutez le vôtre

  1. Millepied Jean-Pierre - 31/08/2016 à 3:23

    Bien, ton blog, graphisme et mise en page au poil, bon, ton esprit et éclairé. J’aime les anars, les vrais, les rares.

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