« L’avaleur de couleuvres n’attend pas le nombre des années. »
Il y en a des qui débarquent ici (sur ce bibiblog) par hasard, au gré d’une pérégination virtuelle, et il y en a (peut-être) d’autres qui veulent juste prendre des nouvelles de la seule revue/fanzine qu’en a rien à foutre de communiquer, de faire sa retape, sa pub.
Finalement, n’est-ce pas faire acte de résistance que d’être absent des « réseaux sociaux », de ne pas vouloir se vendre à coup d’alertes internet ? Force est de constater qu’on a beau faire, on a beau dire, rien ne change –ou si peu.
Nous avons rêvés d’un futur super cool, fait de calins et d’inventions. Mais, la faute sans doute au fait de revendiquer une « fatalitas » chéribibine (merci Gaston Leroux), on eu beau en faire plus que n’importe qui, c’est n’importe qui qui a emporté le bonheur souhaité. Le courage ne fait pas recette, l’injustice domine. Rien ne sert-il de courir contre ceux qui n’ont fait qu’arriver à point ?
Au sein d’une société consommable, comment espérer défendre l’aventure ?
Cette année, bel anniversaire (on n’en oublie aucun, tant qu’à faire), ton ChériBibi a 25 piges. Une belle jambe dans le plâtre, les rêves de liberté se payant avec le sang, comme dit la chanson (là faut écouter de la oi ! sinon t’es largué).
Bref, comme tout un chacun, on donne le change. L’espoir comme placebo au suicide… ça va, on a assez perdu d’amis comme ça. Parce qu’on en a imaginé des futurs, des avenirs dorés pour tous et toutes. On se bat même pour ça, avec pertes et fracas, sans rien lâcher, même quand tout semble condamné.
Et hop, histoire de continuer à faire « bonne figure » pour le plaisir optimiste de se dire qu’un peu de bon son pourrait juste rêgler la question, le Chéribibeat Sound-system sera à Dijon aujourd’hui même, ce samedi 13 février, pour te faire danser à la librairie associative Black Market, 59 rue Berbisey, de 18h à 22h. Viendez s’il te plait, tu vas kiffer !
Par la suite, on tiendra une table de presse dans un squat sympa le samedi 20 février, parce qu’on aime le punk et les squats, d’abord !
Et si t’attends avec impatience ton prochain ChériBibi (le dernier est toujours dispo près de chez toi, même si t’habite trop loin d’icitte, cf notre pages des dealers), sache que tu peux combler momentanément le manque en chopant le n° de février du Monde Diplomatique, même traduit en allemand !
Enfin, en attendant un mois de mars fort rempli (dont on recausera ici-même pas plus tard que bientôt, réserve ton samedi 19 mars), y’a aussi le dernier opus, recueil d’aphorismes en force, de l’ami tatoué Pascal Tourain oùske j’ai commis quelques illustrations.
On se laisse (pour cette fois) avec un petit souvenir de 2004, le concert des Bérurier Noir sur les plaines d’Abraham à Québec, parce que salut à toi (faut écouter jusqu’au bout, hein, et si t’aperçois un razibus torse-poil en bretelles, t’en fais pas, souviens-toi, ce n’est que ton chéri, bibi).
L’avenir ne s’oublie pas.
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LES YEUX DU VENT
La banlieue est bleue
quand passe le juge
Si le juge n’était pas juge
on verrait un phénomène
Quatre veaux
debout sur un paratonnerre
et criant
Liberté Liberté chérie
Et madame répondrait
Chéri
et monsieur
Bibi
Benjamin Péret – Le grand jeu -Gallimard,1928